Histoire & Aviation 1914/1918  
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LE BARON ROUGE EST MORT !

La mort d’une légende.


 

Les conditions qui entourent la mort du Baron Rouge restent encore un mystère de nos jours. Von RICHTHOFEN est pour les allemands ce qu’est Georges GUYNEMER pour les français, plus encore qu’un héros national il incarne le côté chevaleresque de la guerre alors que ce conflit est la pire manifestation guerrière que l’humanité aie connue jusque là, et sa disparition dans des circonstances troubles plongera le peuple allemand dans un état de stupéfaction indescriptible.Contrairement à son mentor, Oswald BOELCKE il n’est pas un théoricien ni même un meneur d’homme mais il met en place des règles de combat qu’il applique et fait appliquer par les pilotes de son escadre avec rigueur.
Comme il l’a décrit lui-même il se considère comme un chasseur qui choisit et traque sa proie impitoyablement.

 

Contexte

 

 

Le dimanche 21 avril 1918 est une journée froide. Sur le terrain d’aviation de CAPPY, une localité située aux environs de PERONNE dans la SOMME, sur le terrain sont alignés les triplans FOKKER Dr I de la  JG.1 (1ere escadre de chasse) appelée par les britanniques, « le cirque Richthofen » ce surnom vient du fait que leur appareils sont peint dans des couleurs chatoyantes. Cette habitude instaurée par Richthofen découle des règles qu’il a mises en place et de la nécessité de pouvoir identifier rapidement et avec certitude les appareils de ses ailiers au cours de leurs combats.
Parmi ces appareils il en est un, peints en grande partie en rouge, celui du Rittmeister (capitaine de cavalerie) RICHTHOFEN, l’avion craint par tous les pilotes britanniques.
Ce sont les derniers moments que doit passer RICHTHOFEN a la tête de la JG.1, l’état major allemand souhaitant le retirer du front pour en faire l’inspecteur de la chasse,  derrière ce prétexte le haut commandement souhaite a toutes fins garder ce pilote hors normes vivant.

 

RICHTHOFEN sait que sa carrière de chasseur prend fin mais il reste viscéralement accroché a son envie de porter son palmarès jusqu’aux cent victoires et se prépare à effectuer l’une de ses dernières missions en opération avant son retrait définitif du front.
Pour ce vol RICHTHOFEN a décidé d’emmener une formation mixte de FOKKER Dr I et d’Albatros chargés d’escorter des biplaces de reconnaissance qui doivent rechercher les positions de l’artillerie de campagne australienne .Cette unité est suposée être à l’est d’AMIENS et menacerait la concentration des troupes allemandes qui se prépare à une attaque.Concrètement cela signifie que la JG 1 doit patrouiller au dessus des lignes britanniques.

 

Le Combat.

Les allemands commencent par attaquer deux biplaces de reconnaissance australiens,R.E.8, lorsqu’une des deux mitrailleuses du baron s’enraye, les appareils allemands se regroupent autour de leur leader lorsque 8 CAMEL du squadron 209 sous les ordres du Cpt Roy BROWN surgissent.
Le combat s’engage et plusieurs appareils tombent,un jeune pilote canadien Wilfred MAY surnommé « WOP »par ses camarades,se voit obligé de quitter le combat ses deux mitrailleuses s’étant enrayées . RICHTHOFEN aperçoit l’isolé et le prend en chasse immédiatement bien décidé a obtenir sa 81 ème victoire.

Cpt Roy BROWN

Wilfred MAY

 

Mais contrairement à l’habitude ce jour là, le vent souffle de l’est vers l’ouest et pousse les deux avions vers les lignes alliées.  BROWN qui n’a rien perdu de la scène s’est lancé à la poursuite des deux avions en piquant de plus haut sur la gauche du Fokker et lui tire plusieurs rafales dont il avouera dans ses témoignages qu’elles furent apparemment sans effets .

 

 

MAY, pilote de voltige aérienne,sait que c’est au ras du sol qu’il aura le plus de chances d’exploiter ses talents acrobatiques .Afin de perturber le tir de son poursuivant il plonge donc son appareil dans une série d’acrobaties qui l’emmènent lui et Richthofen au fond de la vallée ou serpente la Somme, parfois même entre les allées de peupliers a quelques mètres à peine des eaux (dans cette configuration un pilote doit se concentrer sur son pilotage afin d’éviter les obstacles et son tir ne peut être aussi efficace qu’à des altitudes plus importantes) c’est sûrement dès le début de cette série de manœuvres que BROWN les a perdu de vue.

RICHTOFEN qui n’a plus beaucoup de cartouches a dû probablement attendre que cet acrobate arrête ses singeries pour pouvoir assurer son tir, mais tout à son obsession d’abattre son adversaire et handicapé par l’enrayage de l’une de ses mitrailleuses, il ne s’aperçoit pas immédiatement des dangers qui le menacent. Tout d’abord cette voie est un cul de sac formé par le Cirque de Vaux un obstacle naturel dont la crête va bientôt l’obliger à regrimper pour éviter de la percuter . Ce secteur du front est tenu par les hommes de la 53 ème batterie d’artillerie australienne qui ouvrent le feu avec leurs mitrailleuses LEWIS  sur le passage des deux avions qui volent pratiquement à leur hauteur.Ils sont bientôt rejoints par le tir des hommes de troupe qui font feu avec leurs armes personnelles..A partir de ce moment,les choses vont s’enchaîner très vite,la deuxième mitrailleuse du baron s’enraye,et c’est dans cette zone située sur les hauteurs de la crête que le baron est touché à mort dans son flanc droit au niveau de la 9 ème côte, par une balle qui  ressortira sous son sein gauche. Aprés avoir rompu le combat l'avion du baron se posera presque intact " nous verrons plus tard ce que veux dire ce presque intact " dans un champ sur les hauteurs non loin d'une briquetterie abandonnée.

 

Afin de rester le plus objectif possible,nous avons comparé les sources qui étaient à notre disposition et en nous basant sur une analyse du terrain, et des rapports des différents témoins cités dans le compte rendu du docteur Geoffrey Miller édité en 1998. Cette étude est une des plus complète à ce jour, il nous semble. Mais nous verrons que les informations recueillies par le docteur Miller viennent contredire certaines de nos certitudes.

 

 

Les Autopsies.

informations tirées du compte rendu du DR M.Geoffrey Miller

Son corps a été porté dans un hangar tenu par le 3eme squadron de l'Australian Flying Corps à Poulainville , où un examen du corps a été fait. La dépouille du baron rouge a été lavée par un planton et une première autopsie superficielle a été faite par un groupe de médecins.

 

 

Selon BEAN , le groupe des medecins etait composé du :colonel  T Sinclair, chirurgien consultant de la 4 éme armée britanique, le capitaine G C Graham, RAMC et le lieutenant G E Downs, RAMC, attaché à l'Armée de l'Air. Newton, cependant, se souvient également de la présence du Colonel J Dixon,lui aussi médecin consultant  à la 4 éme armée britannique.
Le rapport du colonel Sinclair est dans le rapport de BEAN à l'Autralian War Mémorial et est écrit comme suit :


22 avril 1918
Nous avons fait un examen extérieur du capitaine baron Von Richthofen et constatons qu'il y a seulement les traces de l'entrée et des blessures de sortie d'une balle de fusil sur le tronc. La blessure d'entrée est du côté droit au niveau de la neuvième côte, qui est rompue, juste devant la ligne axillaire postérieure. La balle semble avoir passé obliquement de l’arrière par la poitrine frappant la colonne vertébrale, ce qui a eu pour effet de la renvoyer vers l’avant, la faisant ressortir sur le côté gauche de la poitrine à un niveau environ deux pouces
(5cm) plus de haut que son entrée .
Il y avait également une rupture de la mâchoire inférieure du côté gauche, apparemment non provoquée par un projectile - et également quelques contusions mineures de la tête et du visage.
Le corps n'a pas été ouvert - ces faits ont été établis par le sondage des blessures extérieures.


(Sgd) Thomas Sinclair
Colonel AMS
Armée de consultation du chirurgien IV
BEF

 

Selon Sinclair, donc,  en supposant que Von Richthofen s'asseyait directement dans son habitacle et que l'avion volait en palier , la balle doit l'avoir heurté du côté droit , et a été tirée d'un angle de dessous légèrement par l’arrière .

Les capitaine Graham et lieutenant Downs ont soumis un rapport séparé très différent sur la mort de Von Richthofen,et des copies de ces compte rendus étaient également dans le dossier de BEAN à l'AWM :

« Extrait de copy à partir OH de dossier No. 21/13/506 »

Nous avons examiné le corps du capitaine baron Von Richthofen dans la soirée du 21ème avril1918.
Nous avons constaté une blessure d’entrée et une blessure de sortie causée par la même balle.
La blessure d'entrée a été située dans le thorax dans le creux postérieur de l'aisselle ; la blessure de sortie a été située à un proche niveau légèrement plus haut à l'avant de la poitrine, le point de sortie étant un demi- pouce
(1 cm1/2) au-dessous du mamelon droit et environ de trois quarts de pouce (2 cm) externe à celui si. De nature a nous faire penser que la balle est passé dans la poitrine de droite à gauche directement, Si la balle avait été déviée par le rachis, la blessure de sortie aurait été beaucoup plus grande.
L’arme qui a tirée cette balle doit s’être située dans le même axe que celui du vol de la machine allemande et a du être tirée de la droite et légèrement derrière le capitaine Von Richthofen.
Nous sommes convenus que la situation des blessures d'entrée et de sortie sont telles qu'elles ne peuvent pas avoir été provoqués par un tir venant de la terre.


Sgd G.C. Graham
Capitaine RAMC
Aile RAF i/c 22ème

Bas de Sngd G.E.
Lieut. RAMC.

Le.22/4/18

 

 

Graham et Bas se sont référés à la sortie de la balle . BEAN a précisé dans une de ses notes qu'il est susceptible que ce soit une erreur de leur part. Si l'orifice de sortie de la balle était du côté droit du thorax, il est peu probable qu'une telle blessure eut été mortelle et il est généralement établit que Graham et Bas ont fait une erreur.
Toutefois il reste toujours le dernier paragraphe de leur rapport attribuant la balle mortelle à un projectile venant de l'air, pas de la terre. Si comme ils  l’ont considérés, la balle n'avait pas été déviée par la colonne vertébrale, alors la trajectoire du projectile indique qu’il doit avoir été tiré latéralement de dessous et légèrement en arrière de son coté droit. De tel manière que :

« L’arme qui a tirée cette balle doit s’être situé dans le même axe que celui du vol de la machine allemande et a du être tirée de la droite et légèrement derrière le capitaine Von Richthofen.

cela ne  pourrait être correct que si von Richthofen avait tordu son tronc à presque 90° vers la droite et avait regardé vers l'arrière donc vers BROWN quand il a été frappé.

Selon Newton, un second groupe médical australien sous la tutelle du Colonel Barber, directeur général des services médicaux australiens des armées de terre et de l'Air fut mandaté pour effectuer une deuxième autopsie. ce groupe était composé du Colonel Barber lui même , du Major C. L Chapman, du Major D Blake et du Captain E G Knox of No 3 Squadron , AFC,cette autopsie est citée dans le rapport de Titler. mais celui si est en désaccord avec celui de Newton quand il  déclare que les Colonel Nixon, Colonel Sinclair and Major C L Chapman étaient les seuls responsables médicaux présents.

Il n'y a aucun dossier ou rapport rédigé par ce conseil médical dans le journal de BEAN. Cependant, en 1935,le Colonel Barber a écrit à BEAN et cette lettre est maintenant citée dans sa totalité :

23 oct. 1935
Mon cher BEAN,
En se référant à votre lettre de demande d’informations du 14 octobre..
J'inspectais cette unité de l'Armée de l'Air et j’ai trouvé le corps de Richthofen en cours de lavage ordonné par un responsable médical ainsi j'ai pus faire un examen.
Il y avait seulement deux blessures de balle, une d’une entrée,et une de sortie ce qui voudrait dire que ses trace avaient été causées par une seule balle,elle avait évidemment traversée la cage thoraxique et le coeur. Il n'y avait aucune blessure de la tête mais il y avait une meurtrissure considérable au-dessus de la mâchoire droite qui a pu avoir été rompue. Le planton m'a dit que le chirurgien de consultation de l'armée avait fait un examem post mortem le matin et j'ai demandé comment il l'avait fait car il n'y avait aucune évidence. Le planton m'a dit que le chirurgien a employé un peu de fil de clôture qu'il avait poussé le long de la voie de la blessure à travers le corps au-dessus du coeur.
J'ai du employer le même  fil de fer dans le même but, alors vous pouvez en conclure que l'examen médical n'était pas complet et pas un examen post mortem dans le sens exact du terme. Le trou de balle dans le côté de l'avion a coïncidé avec la blessure par le thorax et je suis sûr qu'il a été tiré de dessous tout en encaissant.(en remontant la pente du cirque)
J'ai envoyé un rapport circonstancié au Général Birdwood du corps australien et je me suis souvent demandé ce qu'il était advenu de celui ci.
Avec de sincères amitiés,

George W. Barber.

Le Colonel Barber a joint un diagramme des blessures sur le corps de Richthofen avec sa lettre.  Il a clairement montré la blessure d’entrée dans la ligne axillaire postérieure gauche au niveau de la neuvième cote, et a dessiné une croix au-dessus du thorax à la droite, en touchant le mamelon. Sous le diagramme il a écrit :

« Emplacements approximatifs de sortie et d'entrée de balle qui a tué Richthofen. J'ai un peu oublié maintenant tout ce qui c’est passé mais je crois me souvenir que l'emplacement de l'entrée était dans le dos. G.W.B. »

 

 

Ce diagramme, cependant, est en léger désaccord avec les autres rapports médicaux, concernant le fait que la balle avait touché au mamelon et Barber précise aussi que la balle a due traverser le thorax et donc le coeur directement. Ils sont concordants sur la position de l'entrée et de la sortie de la balle. La lettre de BARBER précise aussi la nature peu fiable de la sonde employée par Sinclair ;
Une sonde chirurgicale est un morceau rigide de métal avec un bout à bulbe arrondi doux qui est conçu pour éviter de faire des passages faux dans les tissus. Un morceau de fil de cloture'comme a utilisé Sinclair est flexible et a une extrémité coupante.Celui si n'aurait pas été certainement arrondi et il aurait été enclin a accrocher les tissus, en particulier les tissus trés légers et remplis d’air comme ceux  du poumon. La lettre de Barber émet, donc, des doutes profonds sur l'exactitude du rapport de Sinclair. Selon lui il n'aurait été possible d' employer une telle sonde que pour tenter de prouver que le coeur avait été touché en partant de l'orifice de sortie. Mais il aurait été tout à fait impossible de déterminer la trajectoire de la balle vers la colonne vertébrale en employant une telle sonde  en partant de la blessure d'entrée.

D'autres difficultés dans le rapport de Sinclair qui tend a croire que la balle a été déviée par la colonne vertébrale ont été soigneusement relevées par O' Dwyer en 1969 . Dwyer a cherché des avis médicaux sur la difficulté extrême de sondage dans le tissu des poumons. Les poumons élastiques s'effondreraient dès que l'air entrerait dans la cavité pleurale (l'espace entre les poumons et le coffre), et il serait impossible qu' une sonde détecte n'importe quelle perforation des poumons faits par balle.
En conclusion la balle mortelle doit avoir passée directement par le coffre de son entrée dans la ligne axillaire postérieure (le dos de l'aisselle) au niveau de la 9ème côte (c’est à dire à environ cinq pouces au-dessous du niveau le plus bas du bras tendusoit 15 cm,Un pouce valant 2,54 cm.).
Car il n'y a aucune trace prouvant que la balle ai frappé les vertèbres, la trajectoire la plus probable de celle-ci devait suivre une ligne joignant les blessures d'entrée et de sortie. Une telle ligne indique que la balle a été tirée de côté, derrière et au-dessous du corps du pilote, malgré sa position dans l'habitacle.
Car la blessure de sortie était environ trois quarts de pouce externe au mamelon gauche(soit plus ou moins deux centimètres) ce qui tend a prouver que la balle a traversée le coeur et a été rapidement mortelle. Von Richthofen aurait perdu conscience dans les 20 à 30 secondes, et n’aurait certainement pas pu continuer de piloter son avion et  encore moins faire feu sur le lieutenant. May pendant encore plusieurs minutes .
Heureusement., comme les événements avaient lieu à basse altitude, directement au-dessus des lignes australiennes, et que l'accident a été vu par beaucoup de témoins au sol, Il est possible de corréler l'évidence médicale avec celle des témoins oculaires de ce dernier vol .

 

Qui a bien put Abattre la légende ?

Les rapports de BEAN sont tirés des documents officiels disponibles ou sont de correspondance avec les protagonistes. Titler a accepté plusieurs des citations de BEAN mais a également correspondu directement avec les mitrailleurs Buie ,Carisella et Ryan qui ont également correspondus directement avec plusieurs de leurs témoins.
Il y a plusieurs documents non publiés, ou seulement en partie édités, dans le journal de BEAN, ceux-ci ont été omis ou parfois seulement retranscrits en partie dans le volume V de l'histoire officielle. Mais les originaux de ces documents ont mit en lumière certains événements de cette journée. Et désormais avec les compte-rendus de BEAN, et de Carisella, il est maintenant possible de déterminer ce qui s'est produit réellement.


Il n'y a aucun doute que Von Richthofen poursuivait un Sopwith Camel, piloté par un débutant, qui montrait les erreurs d’un jeune combattant, le lieutenant Wilfred May,( être un bon pilote et être un pilote de chasse n’est pas la même chose). Les deux avions piquaient vers le sol dans un duel qui s'est produit lorsque deux avions photographiques britanniques de reconnaissance R.E. 8 ont été attaqués par la Jasta de Von Richthofen à l'ouest de Hamel. Carisella et Ryan décrivent l'attaque en citant en détail une lettre du lieutenant Banks, alors observateur et mitrailleur à bord du deuxième R.E. 8 impliqué dans le combat. La présence des triplans allemands a été vue par une formation de 8 Camel, menée par le capitaine A Roy Brown.
Le Lieutenant May, avait reçu comme consigne par BROWN qu'il devrait observer le combat, mais immédiatement rentrer s'il était attaqué.Il a été repéré par Von Richthofen et aussitôt poursuivi. Selon les consignes qu’il avait reçu, May a plongé au-dessus des lignes australiennes, il volait trés bas dans la vallée de la Somme, poursuivit par Richthofen. Le Capitaine Brown a vu le départ de la chasse et a plongé derrière le triplan de Von Richthofen, dans ses 11 heures, soit à gauche et en haut par rapport au Baron.

 

La version qui attribue la victoire a BROWN

Le débat n’est toujours pas clos presque 90 ans plus tard. Le 209 squadron revendique bien évidement la victoire pour le capitaine BROWN.
La RAF dont le moral des aviateurs a beaucoup souffert à cause des pertes subies par le « cirque RICHTHOFEN » fait sienne cette version, mais les allemands et les australiens contestent cette hypothèse. Plusieurs témoins de ces deux camps affirmeront qu’au moment de la chute du FOKKER il n’y avait q’un seul autre avion dans les airs à proximité du Baron, celui de May très certainement. Comme l’altitude a laquelle volait l’avion du baron et la nature de la blessure font qu’il est fort probable qu’il ne se soit écoulé beaucoup de temps entre le moment où il fut touché et la chute de son aéronef ,cela implique que si Brown avait été à porté de tir, les artilleurs australiens l’auraient vus immanquablement. Ils auraient dus voir trois appareils et non pas deux. hors La majorité des témoins au sol affirment qu’ils n’ont vus que deux avions.
En Octobre 1986 on peut encore voir dans l’article « spectre of the Red Baron » du journal de l’Australian War Mémorial, un schéma qui tendrait à prouver que Brown aurait tiré sur la droite du triplan.


Dès lors plusieurs questions se posent : comment Richthofen a-t-il fait pour voler aussi longtemps avec une blessure aussi grave et continuer le combat en poursuivant May ? Et pourquoi la majorité des témoins n’ont ils vus que deux avions ?

Afin d'avoir une lecture la plus précise possible nous avons transposé ce croquis sur une projection 3 D du terrain.

Malheureusement,il est fort probable que ce plan ne soit faux.

 

Car Brown lui n’a cessé de répéter jusqu'à sa mort qu’il avait tiré sur la gauche de plus haut. Une position de tir dont a été témoin le Capitaine Oliver LeBoutillier, un membre crédible de son escadron.

Brown avait rédigé son rapport comme suit :

A 10 :35 A.M. J'ai observé le combat avec deux Albatros puis les ai vus en flammes et assisté à leur accident. J’ai plongé sur la grande formation de quinze à vingt allemands composée d ’Albatros et de triplans Fokker, deux d’entre eux m’ont poursuivi mais j’ai réussis à leur échapper. Je suis retourné au cœur du combat et j'ai encore plongé sur un triplan rouge qui faisait feu sur le lieutenant. May. J’ai tiré sur lui une longue rafale et il a été vu descendant à la verticale. Il a été observé se posant violemment par le lieutenant Mellersh et le lieutenant May. J’ai encore fait feu sur deux autres appareils ennemis mais ne les ai pas eux. »

 

Mais Carisella rappelle aussi l'existence d' un article en cinq parties intitulé « mon combat avec Richthofen » qui a été édité vers la fin des années 20 et qui attribuait la victoire à Brown.

Brown a été cité et aurait dit :

"J'étais en position parfaite au dessus et derrière. … ni l'un ni l'autre avion, (Richthofen ou May) ne se rendait compte de moi…  j'avais plongé a en faire rougir le capot de mon CAMEL  directement sur la queue du triplan. Mes pouces ont serrés les détentes. Et mes balles ont déchirées ses volets de profondeur et sa dérive. Les traceurs flamboyants m'ont montré où ils ont frappés. un peu court !
Doucement j'ai tiré sur le manche. Le nez du Camel s'est relevé toujours tellement légèrement. Facile maintenant, facile. Le jet des balles a déchiré le long du fuselage (des tripes toutes -rouges). Son occupant s'est tourné et a regardé en arrière. J'ai vu le flash de ses lunettes. Il s’est alors tordu de douleur et a fléchi dans son habitacle… Richthofen était mort. Le triplan a chancelé , vacillé, le moteur a calé puis il a piqué et est descendu vers les tranchées de l'infanterie australienne qui n’ étaient pas à plus de 200 pieds en dessous. C'était une descente rapide. May l'a vu.  Et Mellersh l'a vu aussi." 

Carisella et Ryan sont sceptiques au sujet de cet article et ont déclarés que BROWN n’en était pas l'auteur. En fait ils pensent que ce pamphlet n’était qu’une : « Copie dramatique et évidemment une fumisterie. BROWN n'était pas un auteur professionnel ; le rapport ci-dessus est écrit de la façon lisse et colorée du propagandiste de service de la période. »


Il y a une lettre dans le journal de BROWN qui fait référence à cet article. BEAN a écrit à BROWN au Canada le 14 octobre 1935 en attirant son attention sur le fait que Richthofen avait encore parcouru une distance considérable tout en continuant a tirer sur May après qu’il ne l’ait touché « comme le laissait entendre un article dans le `Sunday Tribune de Chicago' du 22 avril 1928 ».Brown a répondu dans une lettre du 7 novembre 1935 qu'il n'avait jamais lu ce récit et a écrit : « Il m’est impossible de dire a quel point l’article était précis » et a préféré renvoyer BEAN à l'histoire officielle de la RAF.

Bien que BEAN ait recherché, et correspondu, largement en préparant son annexe sur Richthofen, il n’y a que peu de preuves ou de témoins qui confirment une victoire de BROWN. En effet il y a seulement un témoin qui suggère que le capitaine Brown a tiré sur le Fokker rouge d'en bas, et c'est un rapport indirect. Le Lieutenant Mellor, RFC a été cité dans le journal  Herald de Melbourne du 26 février 1930 et la coupure de presse est dans le journal de BEAN :

… le Capitaine Brown voyant la situation fâcheuse de l’un de ses équipiers a plongé sur le Fokker rouge jusqu'à une distance d'environ 100 yards, il a tiré un long feu de ses mitrailleuses. Je pouvais voir ses traceurs frapper l'habitacle du Fokker. La machine allemande a bourdonnée, et a piqué en pente rapide très visiblement endommagée puis a glissée vers le bas pour s’écraser entre les lignes alliées et allemandes. l'avion a pénétré nos lignes visiblement manoeuvrable ce qui tendrait a faire penser que ses commandes n'avaient pas été endommagées…. Les mitrailleurs australiens ont certainement frappés le triplan mais leurs balles ont pénétrées environ deux pouces derrière le siège du pilote. »


La seule référence au lieutenant Mellor dans la littérature volumineuse sur la mort de Von Richthofen est une annexe à l'histoire officielle de BEAN qui a écrit :"Un lieutenant Mellor a écrit au Melbourne Herald le 26 février 1930, se présentant comme un officier de l’Escadron 200 et décrivait un conte semblable. Les efforts pour confirmer son récit en se référant aux rapports de l'escadron archivés à Londres sont toutefois restés stériles en dépit d'une recherche très approfondie faite avec zèle par les autorités de la RAF pour le cas"


Un autre témoin, le Lieutenant Mellersh, qui volait avec BROWN, a été témoin de l'accident du triplan mais lui n'a pas vu BROWN engager le Fokker. Mellersh précise qu’il a eu des problèmes de moteur « 
… j'ai été forcé de descendre pour rentrer à environ 50 pieds d’altitude au dessus de nos lignes et j’ai vu un triplan rouge flamboyant brisé. j’ai vu un Camel je crois que c’était la machine du Captain Brown »


Il est donc avéré que Von Richthofen a continué à suivre May après que Brown ne lui ait tiré dessus en piquant vers la vallée de la Somme et en continuant à basse altitude ,il semblait être complètement absorbé par sa chasse .

 

La version du tir venu du sol.

 

Les deux pilotes continuent leur course folle au ras des cimes le long de la vallée, et sciemment ou pas May entraîne Richthofen tout droit vers les positions des mitrailleurs australiens.équipés de mitrailleuses Lewis.

 

Buie déclare:

Aucun avion ne poursuivait Richthofen .Il n’y avait que le lieutenant MAY poursuivit par Richthofen .Deux avions seulement ! Il n’y avait pas de troisième avion dans ma ligne de mire quand j’ai vu les deux avions franchir la ligne à trois Km de moi. » 

 

 

La première batterie a faire feu sur l’avion du Baron sera celle du sergent POPKIN située en contrebas du cirque qui culmine à près de 109 m,le fond de vallée se trouve lui à une altitude moyenne de 30 m .

 

 

La position du sergent Popkin a été située au pied de la colline de Bonnay ,à un kilomètre au sud-est de la batterie servit par Buie et Evans, et juste dans l’axe de la ligne de vol des deux avions. Popkin était idéalement situé pour tirer sur Von Richthofen quand May est passé à sa gauche lui dégageant un angle de tir.

Popkin a écrit dans une lettre à BEAN le 16 octobre 1935 :

"Les avions volaient en direction du nord-est directement vers ma position de tir. J'ai ouvert le feu immédiatement après que l’avion britannique soit passé à ma gauche et me laisse un angle de tir j’ai suivi le fritz. Il était peut-être a 100 ou  120 yards soit 90 ou 100 m devant moi quand j'ai ouvert le feu et environ 200 à 400 pieds soit 60 à 120 mètres dans le ciel."

 

  Le premier tir de Popkin est inefficace et les deux pilotes doivent pousser leur machine tout en redressant pour pouvoir éviter l’obstacle. May suivit par Richthofen se dirige maintenant droit sur les positions de Evans et de Buie qui sont postés sur les hauteurs de la crête de Morlancourt. 

 

 

Buie déclare:

"Nous étions libres d’ouvrir le feu à tout moment sans ordres, mais les avions se sont approchés de nous à peine 50 pieds au dessus la crête, je n’ai pas pu tirer immédiatement car  les deux machines étaient alignées et l’avion du lieutenant MAY bloquait ma ligne de tir. Le major Beavis et le lieutenant Doyle étaient respectivement à ma droite et à ma gauche, Evans à environ 30 yards plus loin sur ma gauche. Le Lieutenant Ellis, un peu plus en contrebas devant ma position a aperçut le premier les avions remontants la crête et a crié,  feu sur cet avion, Buie !' Mais je ne pouvais toujours pas tirer, à  cause du lieutenant May .

"Je pivotais mon arme pour suivre la machine rouge, et Milou Evans, qui occupait l'autre poste sur le flanc opposé, a obtenu le premier un angle de tir qui s'est ouvert à plus de 300 yards de distance de sa position. Le triplan a continué sa course en maintenant son palier,tout en tirant sur le Camel de May. Le baron se trouvait a ce moment à 20 yards derrière et 10 pieds au-dessus de May. Trop près en effet J'attendai le bon moment avec mon doigt sur la détente, attendant le dégagement. "

 

 

Buie déclare:

Il est venu.
Je peux me rappeler voyant clairement Richthofen immobile. Son casque couvrant la majeure partie de sa tête il était voûté dans l'habitacle visant au-dessus de ses mitrailleuses l'avion de MAY. Il m’a semblé qu' à chaque éclat il se penchait en avant dans l'habitacle comme s’il se concentrait très attentivement sur son feu. Certainement  ne se rendait il pas compte de sa position dangereuse ou de la concentration de nos mitrailleuses. Sa position était idéale pour un mitraillage au sol en rase motte et il aurait pu facilement manœuvrer sa machine pour nous attaquer s’il n’avait pas été aussi incliné , mais il ètait complètement absorbé par May . Richthofen et ses hommes ont fréquemment mitraillés nos tranchées à l'est.
À 200 yards, j’ai aperçu furtivement Richthofen dans son habitacle et j'ai commencé à tirer de manière régulière. Son avion se présentait de front un peu à ma droite. Après mes 20 premiers coups j’ai su que les balles frappaient le côté avant droit de la machine, parce que j'ai clairement vu voler des fragments.

Richthofen continuait toujours à  tirer sur le lieutenant May avec ses deux armes. tout à coup j'ai remarqué un changement très aigu du régime de son moteur juste avant que je ne tire mes derniers projectiles à une distance de 40 yards. Quand le triplan rouge est passé au-dessus de notre position à moins de 50 pieds et toujours à ma droite. Les mitrailleuses de Richthofen se sont arrêtées soudainement. Une pensée m’a traversée l’esprit - je l'ai frappé !

 

Buie déclare:

"L’avion a dégagé en perdant de la vitesse et le moteur a ralenti bien que la machine ait toujours semblée être sous contrôle."

 

Le triplan rouge exécute un violent déclenché sur la droite ! La déclaration de Buie est très détaillée et nous permet de supposer qu’il a touché le moteur en lui infligeant de sérieux dégâts et que celui-ci s’est soudainement emballé puis a perdu irrémédiablement de la puissance. Le baron devait déjà voler à plein régime en poursuivant May tout en essayant de regrimper au dessus des hauteurs, il est donc fort peu probable qu'il ait put encore ajouter de la puissance moteur ce qui expliquerait aussi que Buie ait entendu une hausse de régime. Arrivé en haut de sa course le triplan exécute bien un déclenché à droite mais nous ne pensons pas qu’il ait eu remise des gaz. ( popkin déclare qu’il l’a vu revenir vers lui ) Cette glissade à près de 75° fait de lui une cible idéalement lente et nous pensons que c’est à ce moment précis que le baron a été touché.soit par Popkin soit par un tireur isolé La position de l’avion très inclinée sur la droite, la faible vitesse de la cible, et l’angle de pénétration de la balle correspondent.

Popkin déclare:

"Il était au dessus de l'arête qui est d'environ 500 à 600 pieds de haut. quand J'ai ouvert le feu la deuxième fois le baron a basculé sur la droite avant de faire demi- tour et piquer sur moi.

 

 

Popkin déclare:

J’ai encore tiré 70 balles et il a basculé violemment sur sa gauche et s’est écrasé sur un monticule moins de 30 secondes plus tard. Je ne pense pas que j’ai tiré aussi longtemps la deuxième fois que la première. J’ai fais feu 30 à 45 secondes a chaque fois. "

Une confirmation du récit de Popkin est fournie par une lettre de son commandant, le Captain F.R. Watts dans le journal de BEAN :

19 11 29.
Le sergent Popkin a permit à l'avion britannique de passer puis a tiré sur Richthofen qui a fait un déclanché sur la droite puis c’est retourné pour lui tirer dessus mais  cette fois à une  altitude inférieure. Popkin a tiré environ 200 coups et Richthofen a tourné en rond vers la droite, il est juste parvenu a se dégager de l'arête et s’est brisé. Je peux vous assurer que qu'il n’y avait personne d'autre qui a eu une chance de le détruire parce qu'il n'y avait aucun autre mitrailleur qui avait un angle de tir excepté le mien. »

Ce qui pose problème avec ce deuxième tir de popkin c’est la distance qui le sépare de la cible et si par coup de chance il avait atteint le baron ,une balle de calibre 303 (7.62) qui aurait parcourue près de 1000 m aurait elle pu transpercer les vêtements de cuir du baron, lui casser une côte,passer à travers son torse et enfin ressortir ? Cette thèse semble assez improbable et ne permet pas d’affirmer que c’est Popkin qui est à l’origine du coup de feu mortel.

Buie déclare:

« Alors la machine a viré un peu vers la droite puis de nouveau à gauche et a perdu de l‘altitude en descendant graduellement près d'un four à briques abandonné situé 400 yards plus loin sur la route Broient- Corbie. J'ai regardé le chargeur de mon arme. Il était vide. J'avais tiré un plein chergeur …. »

 

 

Le lieutenant Travers observait la scène près du QG de la 11ème brigade quand il a entendu des avions s'approcher, venant de la direction du central 26, et a entendu des tirs provenant de la terre. Il a écrit :

Avril 1918.
Le premier avion qui me soit apparut était l'un des nôtres , et moins de 20 pas derrière lui il y avait un avion ennemi peint en rouge. L'avion rouge rattrapait vite notre avion et tous les deux volaient tellement bas qu'ils ont faillis s’écraser dans des arbres au dessus de la colline. Presque au-dessus de la position où je me trouvais. L'avion ennemi fait un écart vers la droite tellement soudainement qu'il a semblé presque se retourner."encaissement " Notre avion est allé tout droit, et à ce moment l'avion ennemi était tout à fait hors de contrôle a fait un cercle sauvage puis il est tombé vers le secteur J.19.b.34 où il s'est brisé. Je suis allé avec d'autres gradés voir l'avion et j'ai vu le pilote, qui était mort. Une balle de mitrailleuse était entrée du côté gauche de sa mâchoire et était ressortit juste derrière l'oeil droit …  je certifie que la mitrailleuse  mentionnée était la seule a faire feu lorsque le pilote a perdu la première fois la commande de sa machine. J'ai fait des enquêtes et j'ai constaté que l’arme été manipulée par le sergent Cedric Popkin de la 24 ème compagnie de mitailleuses autraliennes
.

Un autre témoin le lieutenant J.A. WILTSHIRE, MC écrit à Bean le 9 juin 1934

Cher Monsieur,
Dans votre lettre faisant référence à la mort de Richthofen. Me tenant sur un sentier d'exploitation de `' près de Méricourt, sur la route de Corbie environ deux kilométres presque directement de sud de Heilly, j ’ai vu un combat en cours dans le ciel. Trois avions, deux britanniques et un Allemand ont plongés hors du combat. L'Allemand sur leurs deux queues, un avion britannique s'est dégagé et a plongé vers la Somme, l'autre avec l'Allemand sur sa queue, a continué vers la terre hors de ma vue. Pendant quelques minutes, de l'est, il sont réapparu au-dessus de l'élévation et volaient à environ 40 pieds de la terre. L’avion allemand suivait de près l’avion britannique en lui tirant des rafales rapides. Le pilote allemand a semblait se tapir en avant pendant qu'il tirait L'avion britannique n'avait apparemment aucune arme de queue car il n'a pas répondu. L'avion britannique a foncé comme une flèche dans un groupe d'arbres et a piqué vers le bas en direction de l'Ancre puis a continué son vol entre Bonnay et Heilly au-dessus des arbres l'avion allemand a abandonné la chasse et a encaissé vers sa droite a redressé son avion vers sa ligne et a commencé a vouloir s’élever. Il était à ce moment pris sous le feu des mitrailleuses au sol. Son avion se situait à peu près au-dessus de l'artillerie. L'avion a semblé se stabiliser et ensuite s’est dirigé lentement vers le sol et a  atterrit sur le côté élevé de la Somme… »

 

l'imagination populaire a souvent crue que Richthofen avait posé son avion presque intact mais il est plus plausible que celui-ci ait subit des dommages plus sérieux que ceux représentés sur l'illustration ci dessus.

Les triplans du fait de la masse compacte de leur ailes très en avant avaient tendance a perdre leurs plans supérieurs dans ce genre d'accident. Si l'on tient compte du fait que le vent souflait de l'arriére et qu'il s'est posé face à la pente le choc a dut être violent et l'épave devait plus ressembler à celle-ci.avant que les chasseurs de souvenirs ne viennent "déléster"le Baron et son avion de quelques effets personnels comme le raconte le canonnier Buie .

Buie déclare:

L’avion de Richthofen n’est pas tombé en morceaux comme certains le suggèrent, mais il est tombé comme s’il voulait se poser, bien qu’à l’atterrissage les ailes et le fuselage aient été sérieusement endommagés. »

Buie a également présenté ses observations sur les blessures de balles reçue par Richthofen :

Une garde a été placée au-dessus du corps ,puis il a été amené pendant quelque temps à notre position à l'aide d'une plaque de tôle. Notre major, Beavis a réclamé la victoire pour le cinquante-troisième et le corps a été placé sur une civière. Là je l'ai vu. Dans l’accident le visage de Richthofen a été projeté contre les culasses de ses mitrailleuses et a souffert de dommages mineurs. Du sang sortait de sa bouche ce qui indiquait qu’à première vue une balle mortelle avait percée un poumon. Selon la version populaire, sa mort est due à une seule balle  qui serait entrée dans le dos et aurait transpercée le thorax.Ce n'était pas vrai.
Richthofen a été frappé dans le sein gauche, l'abdomen et le genou droit. J'ai examiné ses blessures quand son corps était étendu sur la civière. Ses bottes de fourrure manquaient, comme son casque et ses lunettes et d'autres effets personnels ceux-ci ayant été pris sur son corps avant qu’il ne soit parvenu à la batterie Il portait un pyjama en soie sous ses vêtements de vol. Les blessures étaient toutes frontales. Leurs entrées étaient petites et propres et les points de sorties étaient légèrement plus grands et irréguliers dans le dos. Plus tard, le Colonel BARBER du Corps australien et le Colonel Sinclair de la Quatrième Armée, ainsi que deux médecins du régiment ont faits des examens séparés du corps et leurs rapports ont reconnus que la blessure de sa poitrine avait été certainement été causée par un tir provenant du sol.

 

l'avion du baron rouge est transporté au terrain du n°3 squadron de l'Australian Flying Corps à BERTANGLES où seront pris ces clichés désormais célèbres .

Von Richthofen est inhumé le 22 Avril 1918 .

Son cercueil quitte la base du squadron n°3 porté par 6 de ses pilotes.

et est ammené au petit cimetière de BERTANGLES.

où les honneurs lui sont rendus.

par le Corps Autralien.

Le 23 Avril au soir un appareil du 209 squadron survole le terrain de CAPPY et y lance une petite boite en métal contenant une photo similaire et un texte tapé à la machine:

"A l'Aviation allemande.le rittmeister Baron Manfred Von Richthofen a été tué en combat aérien le 21 avril 1918 il a été enterré avec tous les honneurs militaires .de la part de la Royal Air Force."