Histoire & Aviation 1914/1918  
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Le tir synchronisé

Il est une invention apparue au cours du conflit qui débuta en  1914, alors que beaucoup pensaient que l’aviation ne servirait qu’à observer l’ennemi, qui révolutionna l’aviation et la guerre, le tir synchronisé au travers de l’hélice.
On ne sait pas exactement quand fut installé la première arme sur un aéroplane sur le vieux continent, sinon que ce fut un allemand August Euler qui monta une mitrailleuse sur son biplan en 1910, il fut suivit par les français Nieuport et Blériot.
Aux états unis l’américain Neal Mc Clean inventa une nouvelle mitrailleuse sans recul qui fut améliorée par le colonel Isaac Newton  Lewis, cette arme fut montée et testée en 1912 sur un biplan Wright flyer model B l’arme callée sur le repose pied de l’appareil.

    

Cette expérience totalement nouvelle suscita un grand intérêt mais aucune commande. Lewis partit alors fonder une société en Belgique ou il commercialisa  avec succès cette arme
Révolutionnaire et légère : La mitrailleuse Lewis.

En août 1914 deux aviateurs britanniques emportèrent sans autorisation une mitrailleuse Lewis, ils vidèrent un chargeur contre un avion allemand dans un combat à 1500 m d’altitude qui ne donna aucun résultat, mais pour la première fois une mitrailleuse avait été utilisée en combat aérien.
A la suite de cette initiative des instructions furent données aux pilotes britanniques, pour leur interdire les armes a répétition sur leur avions, de peur que les allemands ne les imitent et s’en arment a leur tour. Malgré tout les mitrailleuses étaient rares à cause de leurs poids et de  leur fonctionnement peu satisfaisant, alors en attendant de plus en plus de pilotes emportaient des fusils ou  des armes de poing pour combattre leurs adversaires. Les Britanniques  utilisèrent même un colt automatique spécialement modifié.

 

Finalement, voyant leurs hommes s’envoler systématiquement armés certains chef d’unités acceptèrent d’équiper  d’une mitrailleuse les appareils assez puissant pour en être chargés.
C’est dans ce contexte que le 5 octobre 1914, les français Frantz et Quénault, a bord d’un biplan Voisin, armé d’une mitrailleuse Hotchkiss de 7 mm, remportèrent la première victoire aérienne de l’histoire contre le biplan Aviatik du lieutenant Von Zangen et de son pilote Wilhelm Schichting, l’avion ce jour la devenait une véritable arme de guerre.

toutefois la mitrailleuse restait l’arme la mieux adaptée a l’avion et des essais en France dés 1913 avaient prouvés qu’il faudrait trouver le moyen d’instaler cette arme sur des appareils capables de ratraper ceux de l’ennemi. Hors a cette époque les avions les plus rapides etaient les monoplans monoplaces dont le moteur etait a l’avant.
Malheureusement si la mitrailleuse etait  placée au seul endroit possible sur ce type d’appareil, a savoir devant l’habitacle, sur le dessus du fuselage et dirigée vers l’avant,  ses balles frappaient et détruisaient l’hélice. C’est pour cette raison qu’elle fut installée d’abord sur des biplans biplaces a moteur arrière dans sa configuration de tir vers l’avant et sur des biplans biplaces en position le plus fréquemment défensive.
Les recherches pour régler le problème du tir par devant dans l’axe de l’appareil  prirent de nombreuses directions et alors que déjà en 1913 Le britannique Vickers exposait un biplan expérimental baptisé EFB1« Destroyer » équipé dans son nez d’une mitrailleuse Vickers Maxim orientable a 60,

 

En France, on continuait à expérimenter toutes sortes de dispositifs plus ou moins réussis.

    

Mais tous butaient sur le même problème de synchronisation de l’hélice qui consistait a stopper le tir de la mitrailleuse plusieurs fois par secondes lorsqu’une des pales de l’hélice passait devant le canon.  
Il est a noter que plusieurs brevets de synchronisation  avaient déjà été déposés entre 1911 et 1913 par les l'ingénieur allemand Frantz Schneider, les russes Poplavko et Smyslov-Dybovski, ou encore les frères Edwards en grande Bretagne, sans qu'aucun d'eux ne suscite jamais le moindre intérêt de la part de leur armée.

En France, Raymond Saulnier quand a lui avait breveté un mécanisme destiné à contrôler les mouvements de la culasse et du percuteur d'une mitrailleuse, variant selon le régime de rotation du moteur. Malheureusement, la mitrailleuse Hotchkiss réglementaire dans l'armée française avait un fonctionnement trop irrégulier pour être synchronisée de cette manière.

Lorsque la guerre fut déclarée Roland Garros alors pilote vedette de la jeune société Morane Saulnier continua de chercher un moyen de résoudre les défauts de cette arme, il finit tout simplement par blinder l'hélice et fit placer des déflecteurs sur lesquels les balles ricochaient.

       

C’est ce  système  qui est la base du mythe de Rolland Garros au début de l’année 1915 il abattit trois ennemis grâce a son hélice blindée .les pilotes allemands en le voyant foncer droit sur eux ne se doutait pas encore qu’il pouvait tirer a travers son hélice et se laissaient surprendre. La chance tourna le18 avril 1915 quand  le circuit d’essence ayant été sectionné par une balle, son moteur tomba en panne. Garros du atterrir en territoire ennemi près d'Ingelmunster en Belgique. Il  eu le temps de brûler son avion avant d'être capturé mais Les Allemands récupérèrent les restes de l'appareil  et découvrant le secret du français, ils demandèrent a Antony Fokker de le copier et de l’adapter sur son nouveau  monoplan. Cependant la nouvelle mitrailleuse allemande Spandau tirait des munitions en acier auxquelles le blindage des hélices ne résistait pas. Par contre son mécanisme se prêtait fort bien à un système de synchronisation que Fokker mis au point en 3 jours et qui ironie de l’histoire etait identique a celui de Saulnier quelques années plus tôt...

Une came et des bielles entraînées par le mouvement rotatif de la pompe a huile du moteur retenaient le percuteur de l’arme au moment du passage d’une pale de l’hélice devant le canon de l’arme.
C’est la mise au point de l’arme qui a fit défaut au français au cours de cet épisode de l’aviation.
La cadence etait de 400 coups minute environ, le principal défaut etait que avec ce dispositif, même les cartouches non percutées etaient éjectées. Les enrayements etaient aussi très fréquents.
C’est avec ce tout nouveau système révolutionnaire que le jeune lieutenant Max Immelmann obtint sa première victoire, à bord d’un Fokker EI.
En France c’est le sergent français Robert Alkan qui mettra au point la version française et le système  par câbles anglais sera mis au point lui par Constantinesco pour vickers.